Entendre jouer ses compositions pour la première fois, par de vrais musiciens (talentueux, qui plus est), c'est un peu comme un accouchement.

Une composition latente est un bébé qui grandi dans le ventre de sa mère. Elle mûri lentement mais sûrement, on interagi déjà un peu avec elle. Il y a l'idée que l'on s'en fait, mais en même temps, on sait que cette idée est floue, imprécise. Comme un bébé, cette composition a déjà sa vie propre. Lorsque l'on n'y pense pas, elle continue de grandir toute seule dans son coin et par moments, elle se rappelle à nous, sans que l'on ne s'y attende. Comme un bébé, une composition n'est pas tout à fait visible. Elle conserve une certaine part de mystère, bien cachée dans son ventre, et l'on ne sait pas vraiment comme elle va sortir...

Et puis un jour, elle est jouée pour de vrai, elle montre enfin son vrai visage. Entendre jouer sa composition pour la première fois, c'est un émerveillement. Le même que celui de voir enfin son bébé au grand jour. Elle vit, elle est aussi belle que dans nos rêves, plus belle encore, mais pourtant différente. Elle n'est pas seulement notre produit. Elle n'est pas seulement à nous. Elle a quelque chose de plus, qui vient d'on ne sait où. Un mystère. Un peu comme si elle existait déjà avant que l'on ne l'écrive.

Alors, on la joue, on l'écoute, on se remémore la grossesse, son histoire, et l'on a envie de recommencer...